Pensée pour ceux dehors qui pleurent dans le vent

 Pensée pour la survie de tous les sans-noël

 Pensée contre la mort qui à l'heure du levant

 Pense à croquer leur vie à coup de dents cruelles

Nous, tout ce qu'on croque, c'est du chocolat noir

 Dégoulinant à souhait le long des joues charnues ;

 On oublie que suffoquent devant la patinoire

 Des hommes sans jouets aux journées méconnues

Des hommes et des squelettes, grattant contre les portes

 Bouffant la neige grise aux pires trottoirs de nuit

 Des hommes et des silhouettes, que le blizzard emporte

 Loin des cadeaux-surprises au doux soir de minuit

J'offre deux trois quatrains à tous ces hommes et femmes

 Petit Papa Noël, oublie-donc mes souliers

 Emmène ces riverains du fleuve aux eaux infâmes

 Petit Papa Noël, prends-les sur ton voilier

 
Et navigue bien vite vers des saisons plus chaudes.